La FIPEC défend la position des fabricants de peintures, enduits, vernis, encres, colles, adhésifs et mastics. Pour lutter contre les perturbateurs endocriniens, les formulateurs de nos professions travaillent sans relâche pour fournir les meilleurs produits avec les plus hauts niveaux de sécurité sanitaire et environnementale.
Nos produits sont présents partout dans notre environnement. Il n’existe pas un objet manufacturé qui ne soit verni, peint ou collé, pas un logement qui ne soit peint, pas un espace humain qui ne fasse l’objet d’un traitement de finition. C’est la force de notre industrie mais également ce qui augmente sa responsabilité. Nos adhérents, en rejoignant notre fédération, s’engagent pour assurer cette triple performance technique, environnementale et sanitaire.
L’identification de substances chimiques dans les produits du quotidien comme perturbateurs endocriniens ayant un effet néfaste sur la santé oblige tous les acteurs à se saisir pleinement de ce problème de santé publique. Mais les mécanismes de perturbation endocrinienne sont complexes et souvent mal connus : quelles sont les substances concernées ? Y a-t-il des effets de seuil ? Quelles sont les conséquences des « effets cocktails » ? Cela questionne notre industrie, qui ne peut pas répondre seule à cette problématique, mais qui doit pouvoir continuer à fabriquer des produits indispensables à notre société en apportant une réponse rationnelle à un problème de santé publique.
Les pouvoirs publics et les industriels sont face à un triple défi : mettre en place une méthodologie pertinente pour identifier correctement les véritables perturbateurs endocriniens, apporter des solutions techniques alternatives permettant de proposer des produits sûrs aux qualités identiques sans effets néfastes sur la santé, et garantir la confiance des consommateurs dans notre système de réglementation sanitaire.
Cette exigence impose le besoin d’une réglementation efficace reposant sur des évaluations scientifiques robustes. La solution de facilité consisterait, pour les pouvoirs publics, à appliquer le principe de précaution sur une grande partie de la chimie. Cela provoquerait de graves limitations technologiques et industrielles, au plus grand dépend de nos concitoyens, de leur confort, également de notre économie. Il est indispensable de garder un haut niveau d’exigence et d’indépendance dans les études scientifiques qui doivent démontrer le niveau de risque véritable des substances, et d’agir en conséquence.
En effet, nous sommes favorables au renforcement rapide de la réglementation européenne, déjà très ambitieuse en matière environnementale et sanitaire. Ce renforcement ne doit pas tomber dans l’écueil d’une complexification des réglementations et à une information du consommateur plus confuse via une signalétique spécifique qui se surajouterait à des signalétiques moins pertinentes.
Des effets de paradoxe apparaissent avec des produits valorisés par certaines réglementations, pénalisés par d’autres. Cela peut aboutir par exemple à un étiquetage contradictoire, source d’incompréhension et d’erreur pour les consommateurs, ou à l’exclusion de commandes publiques pour certains produits, considérés comme vertueux par d’autres réglementations.
Il est en effet essentiel sur ce dossier que ce problème sanitaire ne soit pas résolu par des indications anxiogènes appliquées largement à de très nombreuses substances, créées pour protéger les pouvoirs publics de leur responsabilité et non pour répondre réellement à cette problématique.
Au contraire, nous appelons à une réglementation révisée pour apporter plus de confiance aux produits mis sur le marché, fondées sur une hiérarchisation du risque, mis en œuvre sur des méthodologies d’analyse incontestables et refusant la facilité anxiogène du rejet en bloc de la chimie.
Nous comprenons la complexité scientifique des perturbateurs endocriniens et appelons les pouvoirs publics à privilégier une approche de prudence fondée sur la rationalité.
La sophistication de notre système de protection sanitaire est une bonne chose car elle se fait au profit de la sécurité sanitaire des citoyens européens. En la matière, nous appelons les pouvoirs publics à la plus grande prudence et à ne pas confondre ce renforcement – qui doit être fondé sur des méthodologies scientifiques sans faille – avec une croyance au pouvoir perlocutoire du politique : s’il n’est pas possible de démontrer un risque sur une substance, il serait dramatique de vouloir à tout prix mettre en garde le consommateur sur son danger virtuel. Cette approche n’est pas antithétique avec le principe de précaution : celui-ci concerne la nécessité d’une retenue responsable dans l’action, qui ne doit pas être confondue avec la prévention, qui repose sur des risques avérés.
Les industriels doivent prendre leur part de responsabilité, mais ils doivent être aidés en cela par les pouvoirs publics, responsables de la mise en place d’un cadre juridique clair, bâti pour permettre l’émergence de solutions techniques adaptées et pour rassurer le consommateur de la confiance qu’il donne au travail des autorités sanitaires et aux produits qu’il achète.
Amalgamer des perturbateurs endocriniens avérés avec des substances suspectées ou ayant un effet endocrinien potentiellement néfastes sur la santé humaine, jetterait le discrédit sur un grand nombre de produits issus de nos industries et pourtant régis par une réglementation européenne particulièrement exigeante. C’est la raison pour laquelle il est crucial de maintenir un très haut niveau d’exigence dans la catégorisation des substances au sein des classifications à venir en matière de perturbateurs endocriniens.