Industrie française des Peintures, des Encres, des Colles et Adhésifs et des Résines : devant les hausses de coûts, la filière fragilisée
La Fipec alerte sur une situation de crise inédite qui menace l’ensemble de ses adhérents.
Paris, le 14 novembre 2024 – Après avoir déjà attiré l’attention sur l’accélération des tendances haussières il y a à peine deux ans, les adhérents des 5 syndicats de la Fipec alertent à nouveau sur les fortes hausses de leurs coûts de revient au moment où ils subissent globalement depuis le début d’année une baisse d’activité très préoccupante.
Depuis juin, le dioxyde de titane d’origine chinoise subit des droits antidumping provisoires injustifiés de la part de la Commission européenne allant de +14 à +39,7%. Il s’agit pourtant d’un élément essentiel à la formulation des peintures (60% de la production mondiale y est allouée) et l’offre européenne est insuffisante.
Il en est de même pour les résines époxy en provenance d’Asie.
Par ailleurs, l’écocontribution de la filière DDS connaîtra dès janvier, une hausse sans précédent dépassant 30%. De plus, les nouvelles contributions liées à la REP sur les déchets d’emballage industriels et commerciaux (DEICS) et celles du secteur du bâtiment (PMCB) viendront alourdir les charges de nos entreprises.
Celles-ci subissent, par ailleurs, une forte évolution du coût des salaires suite aux négociations signées dans le cadre de notre Convention Collective.
En outre, la pression réglementaire notamment sur l’hygiène industrielle impose des investissements et réoriente jusqu’à 50% des effectifs de R&D vers l’adaptation de conformité au dépend d’une innovation proactive au moment où des investissements majeurs sont réalisés en Chine et aux Etats-Unis, favorisés par le soutien gouvernemental (IRA).
Enfin, les effets de facteurs d’incertitudes tant politiques, en France comme à l’international, que géopolitiques, se font gravement ressentir dans l’univers de la chimie de formulation. Depuis la fin de l’été, certaines entreprises anticipent un ralentissement économique et réduisent déjà leurs effectifs.
« Aujourd’hui, sans perspective d’amélioration à moyen terme, nous sollicitons la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne afin de permettre notre résilience commune » appelle Jacques Menicucci, Président de la Fipec. « Cette écoute des filières à l’appel de la Fipec sera décisive pour assurer la survie de la majorité de nos PME et ETI, et plus généralement de nos sites de production et réseaux de distribution de l’ensemble de notre filière. Cela sera essentiel pour contribuer aux objectifs de réindustrialisation du pays et au maintien de son emploi. »
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